Pour marquer le coup du passage du tiers de la course, la spéciale 4 était tout simplement la plus longue de la 44e
édition du Dakar. Un chrono redouté qui affichait pas moins de 465 km. David Castera avait annoncé le tempo hier
soir au briefing
Barreda a fait du Barreda. Parti en 24e position, il a profité de la plus longue spéciale du rallye pour se lancer dans une spectaculaire cavalcade, récupéré en chemin son coéquipier Pablo Quintanilla avec qui il pouvait se sentir en confiance pour assurer la navigation, et foncé jusqu’à la ligne d’arrivée pour aller y signer le meilleur temps. Ceci pour la 29e fois de sa carrière sur le Dakar, rien que ça ! Au passage, le Valencien se hisse à la 7e place du
classement général, frappant à la porte d’un Top 5 toujours dominé par Sam Sunderland, à présent devant l’Autrichien Matthias Walkner. Cette élite, Lorenzo Santolino l’a bel et bien intégrée en signant le 4e temps, pendant que son coéquipier chez Sherco, Rui Gonçalves signait son premier podium d’étape (voir « La perf’ du jour »).
Nasser Al Attiyah n’a jamais connu un Dakar sans victoire d’étape depuis 2007, mais il se serait volontiers passé de la 44e, qu’il a conquise sur la route de Riyadh après une pénalité infligée à Yazeed Al Rajhi, signataire sur la ligne du meilleur temps. Car pour l’étape en boucle de demain, il aura très rapidement dans son rétro son plus proche rival (à 38’ tout de même), Sébastien Loeb ayant eu la bonne idée de terminer 2e de l’étape, après avoir
repris en main un BRX Hunter en parfait état tout au long de la journée. Bien loin des considérations de l’ordre de départ du lendemain, le Sud-Africain Henk Lategan a bien montré que son rythme de course lui permettait de viser haut en signant de superbes temps intermédiaires, mais a perdu tout espoir de bien figurer au général après avoir méchamment endommagé sa roue arrière droite au km 310… fin de la partie. Le team BRX a connu aussi son lot de misères, « Nani » Roma ayant dû stopper sa route après un tonneau dont son auto n’a pu se remettre. Le vainqueur 2014 fait lui aussi une croix sur le podium.
En quads, le tenant du titre argentin Manuel Andujar continue son travail de remontée dans la hiérarchie, dont le patron reste Pablo Copetti. Chez les T3, le show Quintero se poursuit avec une quatrième victoire de spéciale, pendant que « Chaleco » Lopez gère son avance d’une vingtaine de minutes sur son coéquipier chez South Racing, Sebastian Eriksson. L’équipe domine dans le même style chez les T4 avec Austin Jones, qui ne s’offusque pas de voir le clan polonais rafler les spéciales. C’est aujourd’hui Michal Goczal qui s’impose, avec deux victoires au compteur cette année, comme son frérot Marek ! On joue un peu aussi en famille chez les camions, Eduard Nikolaev apportant la 170e victoire de spéciale de la maison Kamaz, qui mène la course avec Dmitry Sotnikov.
La perf’ du jour
Depuis sa création par Marc Teissier en 1988, la marque française Sherco s’est fait une place parmi les constructeurs qui comptent en trial et en enduro. Cette ascension fulgurante a certainement dû inspirer aujourd’hui deux de ses trois pilotes officiels, cette fois-ci en rallye-raid. Rui Gonçalves et Lorenzo Santolino se sont payés le luxe d’un tir groupé aux 3e et 4e places, derrière les deux Honda officielles de Barreda et Quintanilla, sur la plus longue spéciale de cette édition. Hier, Rui a créé la sensation de début de course. Aujourd’hui, il concrétise par un podium d’étape, le premier de sa carrière sur le Dakar, à sa 2e participation. Tout en régularité, « Santo » signe des 6e, 15e et 4e places depuis le départ de Jeddah et occupe au tiers de course la 5e place du général provisoire à 10’28’’ du leader. L’embellie survient pour Sherco alors que mi-septembre dernier, le service course de l’usine de
Nîmes partait en fumée dans un incendie accidentel, les mécaniciens ne sauvant que les motos de course. De quoi corser la préparation pour le Dakar, mais pas suffisant pour entamer la motivation du staff technique tricolore qui reçoit une première récompense aux efforts déployés pour aligner trois 450 SEF Rally revues de fond en comble.
« Impossible n’est pas français » dit un proverbe patriote, et Sherco l’a déjà prouvé en devenant champion du mondetrial et enduro. Cette année, la marque s’attaque à nouveau au Dakar et s’est engagée au championnat du monde de rallye-raid avec un seul objectif : ne pas faire mentir le dicton.
Classement de nos Belges:
MOTO
39 N°56 JEROME MARTINY 02h 11′ 04 »
63 N°114 MATHIEU LIEBAERT +4h 52’54″ »
134 N°67 WALTER ROELANTS 34h 31′ 45 » pénalité de 19h 17′
AUTO
2 N°211 (fra) SEBASTIEN LOEB / (bel) FABIAN LURQUIN +00h 38′ 05″
32 N°246 (bel) ERWIN IMSCHOOT / (bel) OLIVIER IMSCHOOT +03h 56′ 24 »
45 N°244 (are) KHALID ALJAFLA / (bel) CHARLY GOTLIB +07h 37′ 23 »
43 n°250 (bel) ALEXANDRE LEROY / (fra) NICOLAS DELANGUE +07h 13′ 08 »
PROTO LEGER
33 N°308 (bel) GUILLAUME DE MEVIUS / (usa) KELLON WALCH +20h 12′ 53 »
46 N°328 (fra) AXEL ALLETRU / (bel) FRANCOIS BEGUIN +111h 25′ 49 » pénalité de82h30′
SSV
37 N°461 (nld) JAN DE WIT /(bel) SERGE BRUYNKENS +07h 32′ 02 »
CAMION
9 N°506 (nld) MARTIN VAN DEN BRINK / (bel) PETER WILLEMSEN /(nld) BERNARD DER KINDEREN +01h 35′ 40 »
N°518 (nld) PASCAL DE BAAR / (bel) JAN VAN DER VAET /(nld) STEFAN SLOOTJES pas encore classer
19 N°534 (bel) IGOR BOUWENS /(sen) SYNDIELY WADE (bel) /ULRICH BOERBOOM +06h 15′ 25 »
24 N°532 (bel) DAVE INGELS / (nld) JOHANNES SCHOTANUS /(deu) PHILIPP RETTIG +10h 49′ 27 »
49 N°555 (bel) DIDIER MONSEU /(bel) EMMANUEL EGGERMONT /(bel) EDOUARD FRAIPONT +119h 54′ 17 » pénalité 89h 40′